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L'AME 73 a invité
Catherine PELLENQ sur le thème
: La compréhension.
(Compte rendu de Claude Tornicelli)
Que sait-on de la compréhension
?
Comment travailler la compréhension ?
On sait l'évaluer,
mais il y a peu d'outils pour la traiter.
La compréhension ne concerne pas que la lecture. Du point de vue du cognitivisme,
lire c'est déchiffrer et comprendre : L(lecture)
= R(reconnaissance des mots écrits) * Co (Compréhension orale).
Auparavant la lecture
se réduisait au déchiffrage. En 1970 ~ (Foucambert) lire c'est
comprendre. En 1985 : L = R * Co
Parmi ceux qui ont des problèmes de décodage, les dyslexiques
représentent 5% des enfants.
Nous devons savoir où en est l'enfant au niveau de la reconnaissance
des mots écrits et de la compréhension. Il existe des épreuves
pour tester ces 2 aspects.
Pour tester la
reconnaissance, on peut faire lire ou dicter des mots réguliers (ceux
qui s'écrivent comme ils se prononcent) des mots irréguliers (ex
: oignon, monsieur
), des pseudo-mots (ex : uratule
).
La compréhension est une activité interprétative. Pour comprendre une phrase, le traitement de chaque mot ne suffit pas, le sujet doit construire un modèle mental de la situation évoquée dans la phrase. Il faut se construire une représentation mentale dans la tête. Le langage est linéaire, et donc on va traiter des petits morceaux de texte. Il faut construire des séquences de représentations mentales ensembles. Les enfants en difficulté n'arrivent pas à mettre ensemble ces représentations mentales, et oublient ce qu'ils ont déjà traité.
Pour les aider à mettre ensemble les représentations mentales,
il faut travailler sur des habiletés spécifiques comme :
- Les connecteurs logiques , temporels ou spatiaux. Ces petits mots assurent
la connexion du texte, ils sont importants pour comprendre. (adverbes, prépositions
)
- Les anaphores : ce sont toutes expressions dont l'interprétation dépend
d'une entité mentionné auparavant dans le texte (pronoms personnels
).
Ils aident à la compréhension.
Exemple : Sur une grande marguerite, un papillon s'est posé. Hop ! un
coup de filet et l'enfant tient le joli insecte.
Ce travail permet de faire réfléchir les enfants sur la langue.
Dans les phrases, il y a des mots qui posent problème : donne lui ta
gomme ; lui qui est-ce ?
- Les inférences : c'est-à-dire l'implicite. On travaille sur
la déduction à partir d'un texte.
Exemple : J'ouvre la porte. Implicite : la porte est fermée.
Autre exemple : Mon chien a encore mordu le facteur.
o Mon chien n'a jamais mordu personne.
o Mon chien n'a pas mordu le facteur.
o Mon chien a déjà mordu le facteur.
Déduction
: Ex : Laura va au Mac Donald, il y avait des gâteaux et des glaces. Il
ne reste plus que des glaces.
Que prendra Laura pour son dessert ?
D'autres personnes travaillent la compréhension autrement. Ils travaillent
sur la gestion de sa compréhension, l'acculturation (qu'est-ce qu'un
livre ?
)
Le bon lecteur contrôle sa compréhension. Quand il ne comprend
pas, il s'arrête et revient en arrière. Le mauvais lecteur ne retourne
pas en arrière, même s'il ne comprend pas.
Recherche sur la
compréhension :
Travaux menés à Chambéry le Haut et à St Martin
d'Hères : Séances sur les inférences, les anaphores, les
connecteurs avec des groupes d'enfants homogènes sur le plan du langage.
- Mesure des effets
de l'entraînement sur la compréhension :
Pendant 4 mois, 1 séance par semaine pour chaque groupe de 5 à
6 élèves.
Au niveau de la Grande Section : 6 classes > G1 entraînement spécifique
; G2 groupe contrôle.
Idem au niveau CE2.
1ère évaluation en février et une 2ème évaluation
en mai, ont fait ressortir des progrès conséquents pour les enfants
ayant effectué l'entraînement sur la compréhension. Les
résultats sont plus probants en GS de maternelle qu'en CE2, ce qui tendrait
à montrer qu'il y a un moment plus favorable pour cet entraînement.
Une évaluation a été faite un an après, sans entraînement,
et met en évidence encore la supériorité des enfants entraînés.
Les acquisitions qui ont été faites, perdurent.
Le test d'évaluation de la compréhension :
- Test de l'Ecosse
(en GS) :
o Mets une croix sur l'image correspondante. Ex : Le couteau est sur la chaussure.
- Des phrases avec des erreurs phonologiques. Ex : Il a ciri ses chaussures.
- Travail sur la cohésion de texte
o Texte sans cohésion.
o Texte avec cohésion.
- Déduction. Ex : La maîtresse est peut-être dans la cour
ou la classe. Elle n'est pas dans la cour. Où est-elle ?
En CP le fait d'avoir entraîné les enfants à la compréhension n'a pas aidé les enfants au niveau déchiffrage. Ceci montre bien que lire c'est déchiffrer ET comprendre.
Nous avons consulté
les documents sur les séances proposées dans le cadre de l'entraînement
à la compréhension au niveau GS et au niveau CE2.